Jésus,
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Christine Pedotti n'est pas n'importe qui. Elle est co-fondatrice du "Comité de la Jupe". Elle a une bonne connaissance des textes bibliques, est une excellente journaliste et a écrit de nombreux livres.
Ici, elle relit pour nous les 4 évangiles avec son regard de femme. Jusqu'à présent, les commentateurs de la parole ont presque toujours été des hommes. Avec sa sensibilité de femme, elle va nous faire découvrir des aspects de la vie du Christ qu'on avait pas imaginés.
Sous sa plume, on découvre un autre visage de Jésus. Dans toutes ses rencontres avec les femmes, son regard est bienveillant. Que ce soit à l'égard de la dame au parfum (la pécheresse), de la veuve à l'entrée du temple, de Marie de Magdala, de Marie de Béthanie ou de la Samaritaine, jamais il ne les rejette, ni ne leur fait de remontrances.
Ce n'est pas le cas à l'égard des disciples. Il les critique et leur fait des reproches quand ils se pressent pour obtenir les meilleures places, ou comme Pierre, qu'il traite de "satan" quand celui-ci veut l'empêcher de monter à Jérusalem.
Il parle aux femmes d'une autre façon ce qui fait dire à l'Auteure que Jésus est l'homme qui "préférait" les femmes. Oui, au point que c'est à des femmes qu'il s'est manifesté en tout premier lieu après sa résurrection et à Marie-Madeleine en particulier. Jésus fait de Marie de Magdala la première apôtre de sa résurrection, "l'apôtre des apôtres" selon l'expression d'Hippolyte de Rome (3e siècle).
Il admire la femme courbée, la guérit un jour de sabbat, loue sa foi et l'appelle " fille d'Abraham". Cette citation est unique dans toute la bible! Des " fils d'Abraham" on en trouve beaucoup dans les textes bibliques, mais l'expression "fille d'Abraham" Jésus est le seul à l'utiliser.
A la femme adultère, traînée devant ses accusateurs, il rend sa dignité face aux hommes qui voulaient la lapider. Sa parole - "Moi non plus je ne te condamne pas. Va et ne pèche plus" - a fait couler beaucoup d'encre. Christine Pedotti constate que bon nombre de manuscrits anciens ne mentionnent pas ce récit. Serait-ce une forme de censure? Les gens de l'époque auraient-ils été scandalisés par cette scène? L'Auteure le pense. Pourtant, les exégètes savent aujourd'hui que ce texte, d'abord attribué à Luc, a été plus tardivement inséré dans l'évangile de Jean.
Le récit des disciples d'Emmaüs nous parle de deux disciples qui s'en retournaient chez eux. Luc nous dit que l'un d'entre eux s'appelait Cléopas. Le nom de l'autre n'est pas cité. Or, l'une des femmes citées parmi celles qui se trouvaient au pied de la croix est Marie, femme de Clopas. L'Auteure propose une hypothèse à laquelle personne n'avait pensé: ce deuxième disciple d'Emmaüs pourrait bien être, non un homme mais, la femme de Cléopas. Tous deux rentraient chez eux au soir de la Pâque quand Jésus s'approcha d'eux.
Ce livre apporte un regard neuf sur les évangiles et sur la manière dont Jésus traitait les femmes, une manière révolutionnaire par rapport à la société de son époque où le pouvoir et le savoir était exclusivement aux mains des hommes.
Renée-Claire Spies
Jesus